4è jour : Salers
Aujourd’hui deux nouvelles : une bonne et une excellente. La bonne : grand soleil, l’excellente : la voiture est là au milieu des motos et nous allons pouvoir partir ensemble. Ensemble pas tout à fait, Jean-Claude notre vaillant guide est ce matin un peu en vrac, problème de dos, c’est Claude son double parfait, à moins que ça ne soit l’inverse, dans le double ou est toujours un peu dans le doute, qui ce matin nous cornaquera, ce qu’il y a de bien avec eux c’est que nous avons toujours un joker, quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre parfois les deux en même temps et ainsi rien ne change, magique, autre souci de santé : Patrick est patraque, bobo a la tête, c’est normal c’est la douleur, il y aurait bien comme qui dirait une épidémie de maladies, la fatalité du destin en somme.
Jean-Claude doit rester tranquille une matinée, ensuite tout ira bien, il nous rejoindra au château du val à Bort les Orgues.
Départ un peu difficile ce matin, le trafic est dense et pour sortir de Saint Flour trouver notre direction est compliqué, car nous voulons aller à Murat par les petites routes comme d’hab en passant par une cascade qui demeurera longtemps introuvable, il faut se résoudre et abandonner les recherches et c’est par la grande route que nous irons à Murat, une fois n’est pas coutume et après tout, tous les chemins sont des issues .
A Murat nous devions visiter une fromagerie, hélas elle est exceptionnellement fermée aujourd’hui, nous nous limiterons donc à la visite du village, qui après tout la vaut bien.
Continuation vers Salers par les incontournables: pas de Peyrol et le Puy Mary où bien sûr nous faisons une halte photos et admirons le paysage qui s’offre à nous, superbe.
Arrivée à Salers par la très belle route des crêtes. Salers est un des sites les plus visités du Macif Central, à juste titre, le village est très typhique, les maisons anciennes aux toits de lauzes sont remarquables, les fleurs rehaussent s’il en était besoin l’harmonie générale. Pour le déjeuner tout le monde opte pour un resto qui propose des recettes typiques de l’Auvergne, peut-être le sont elles.
Après le repas, petite déambulation au joli square qui surplombe toute la vallée, avec au loin le Puy Mary, de retour vers le parking, nous tombons sur un énergumène, revendeur de vieux solex retapés et accessoirement vendeur de copies de tableaux simplement collés sur une planche d’isorel, il paraît que ça peut plaire, là où le personnage devient cocasse, c’est quand il décide de nous inviter dans son antre, nous avons à faire à un personnage haut en couleur qui se présente à nous en charentaises et en caleçon, pas le moins du monde gêné par un slip à bout souffle et qui laisse entre-apercevoir des attributs qui peut-être en d’autres temps furent virils. Comme monsieur est jovial et même très drôle et que nous lui donnons l’impression d’être « sous le charme », il passe facilement à la vitesse supérieure, nous laissant hilares, il débite sans baisse de régime ses calembredaines voyant notre attention toute acquise. Mais le temps passe et il ne s’en faudrait de presque rien que nous fussions par les facéties de notre bonhomme en retard.
Nous quittons salers pour nous rendre au château du Val près de Bort les Orgues et pour y aller nos guides : Michel et Claude ont décidé d’emprunter la D12, amis motards si vous êtes en quête de route à couper le souffle, celle-ci en est une, pas par ce que recherche de sensations souvent le motard, non simplement par la beauté étrange de son tracé : petite vallée minuscule, route légèrement sinueuse, presque à moitié recouverte par les herbes et les fleurs, bordée par un petit cours d’eau paisible ou visiblement les truites abondent, on est ici loin de tout, on est ici près du paradis. Il y a 2 routes dont tout motard doit se souvenir : la route 66 encore que … et la D12, mais ne le répétez pas trop !
Visite du château du Val, surprise et déception au guichet, nous ne bénéficierons pas du tarif de groupe, le nôtre, dixit la petite hôtesse, étant jugé trop peu important, et sur quels critères je vous prie ? pire nous ne pouvons revendiquer le tarif seniors alors qu’à l’évidence notre allure pré-gériatrique ne fait aucun doute quant à notre appartenance à cette catégorie, mais non rien à faire, voilà bien aujourd’hui comment la jeunesse du château traite les vielles personnes des campagnes .
Visite cependant intéressante à l’issue de laquelle comme c’est souvent le cas peu de ce que nous avons vu et entendu, n’aura été retenu, peut-être la dégénérescence des neurones, pendant ce temps ceux chez qui l’histoire ne soulève qu’un enthousiasme hésitant décident d’une petite sieste à l’ombre des grands arbres qui bordent le lac.
Le deuxième groupe, suite à un problème d’essence, tout à coup se trouve scindé en 3 et nos inséparables cogolinois à la dérive, Alain d’un côté, le groupe de l’autre et Jacques notre brave motard mécontenporain tout absorbé à une manœuvre propre, dans un rond-point se retrouve seul ! Mais où est donc passé la 7éme compagnie ? C’est vrai quoi !! Y a quand même parfois des occasions de s’insurger calmement.
Retour à Saint Flour par les superbes gorges de la Rhue, puis par Condat, Marcenat et Allanche début ou fin du Cézallier, autre visage captivant de l’Auvergne.
Claude nous propose de repasser par la cascade ce matin introuvable et cette fois c’est la bonne, mais elle est un peu décevante, en revanche le château qui la jouxte, vaut le détour.
Jean-Yves raconteur motodidacte .