2è jour : Alleuze
Ce matin Simone est grippée et prudemment décide de s’abstenir de rouler aujourd’hui.
Au départ le temps est incertain, bien vite il le sera moins, c’est parti pour la pluie, tenue de rigueur et prudence pour tous car en plus de la pluie, la DDE auvergnate comme chaque année à cette époque, lance sur les routes son grand concours de lâché de gravillons, c’est une pratique régionale que n’apprécient guère les motards, qui ne doivent qu’à leur extrême prudence de rester sur leur machine.
Voilà, les menus ennuis qui commencent !! (Oublions ceux déjà cité) c’est maintenant le GPS de Claude qui bat la campagne, il faut dire qu’ici il y a vraiment de quoi faire et véritablement il ne sait plus à quel satellite se vouer, c’est aussi la moto d’Andrée, dont un voyant rouge s’allume, du coup Andrée en devient verte, tandis que Denis rit jaune, il va falloir faire toute la lumière sur cette histoire de voyant !
Nous arrivons à Alleuze, splendide endroit perdu au creux d’une vallée proche de la Truyère, nous pourrions rester ici plus longtemps à savourer la beauté et le calme absolu du lieu, malheureusement la pluie que l’on aime bien pourtant avant qu’elle tombe, ne se décide pas à s’arrêter, qu’à cela ne tienne nous sommes quelques-uns à vouloir se laisser tenter par une petite marchouille sous la pluie jusqu’au château, ce n’est pas bien long et ça change de la moto .
Ce petit effort est récompensé par une belle vue sur la vallée et sur l’église qui fait face au château sur l’autre versant de la colline. Cet endroit magique de l’avis de tous mériterait par beau temps une autre visite, ce sera fait dans quelques jours.
La température extérieure n’est pas excessive, celle de la moto d’Andrée si, ça chauffe et ça chauffe même anormalement, que faire d’où vient le mal ? Vous l’aurez compris, il vient de ces satanés graviers, dont l’un à la manière d’un grain de sable s’est glissé dans la belle mécanique d’Andrée, enfin de sa moto.
Denis et Andrée décident de se rapprocher du garagiste local et du concessionnaire KAWA à Aurillac ainsi que de l’assistance, etc… autant de démarches qui vous ruinent la journée et pour faire bonne mesure celles d’après aussi, mais quand il faut, il faut.
Une des visites attendue est bien celle du viaduc de Garabit, ouvrage célèbre de notre gloire nationale et génial ingénieur mécanicien Gustave Effel. Pour on ne sait quelle raison, nous croisons et recroisons, à plusieurs reprises le groupe 2, sans doute ne se lasse-t-il pas de la vue de cette merveille technologique, à moins que ces allées et venues ne soient l’explication d’une recherche demeurée vaine du restaurant local, celui où dit-on, on sert un excellent couscous, le fameux couscous Garabit.
C’est plutôt à Chaudes Aigues que nous trouverons à nous restaurer, après la visite du village, de sa source d’eau chaude et de la maison de l’artiste local et de son jardin. L’ensemble mérite le coup d’œil : baroque, bric à brac, tout est récupéré, tout est recyclé, tout est décoré, après on aime ou pas, c’est selon, mais ça ne laisse pas indifférent, haut en couleur ! Comme à Hauterive, non loin d’ici, il y a aussi du facteur Cheval à Chaudes Aigues !
Pendant ce temps nous, continuons notre chevauchée auvergnate, maintenant en Margeride, plus précisément dans le secteur du Mont Mouchet, site martyr ou tant de très jeunes hommes ont payé de leur vie l’avènement d’une société libre et fière, c’est nous aujourd’hui qui sommes fiers et reconnaissants de votre sacrifice, cette visite en ce lieu est peu de chose, elle est un symbole, mais elle témoigne de notre immense gratitude et de notre respect à vous jeunes hommes fauchés dans la fleur de l’âge pour avoir défendu un idéal de liberté.
Quelques nouvelles de la Kawa ? aller, en vérité elles ne sont pas très bonnes, il semblerait qu’il faille remplacer une pièce qui bien entendu n’est pas disponible en stock, il va falloir laisser la moto à Aurillac ( pas la porte à côté) et revenir la récupérer la semaine prochaine, c’est simple, c’est pratique et c’est pas cher, ou plutôt si, c’est cher et même un peu plus ! Le montant annoncé a de quoi vous donner aigreurs d’estomac et insomnies, mais attendons un peu, le pire n’est jamais sûr.
Retour à l’hôtel où pour le dîner, spontanément comme pour les balades, deux groupes se forment : les femmes d’un côté, les hommes de l’autre, la robinetterie extérieure à gauche, la robinetterie encastrée à droite, voilà qui devrait au moins faciliter l’écoulement et la fluidité de la conversation.
Jean-Yves raconteur motodidacte .