Non loin du rivage, par-delà les collines

« La balade aux mille virages »

Heureux sommes nous, de nous retrouver pour cette première sortie de l’année, sous la conduite de Claude à qui nous en devons l’organisation et le choix des parcours.

Heureux nous le sommes aussi d’accueillir de nouveaux visages, bienvenue à vous qui nous rejoignez et espérons que cette journée ensoleillée répondra à votre attente.

Mais pour grande que soit notre joie, nous n’en oublions pas pour autant celui dont l’absence nous fera longtemps défaut, tu nous manques Bernard, nous pensons à toi et te dédions cette journée.

Nous sommes nombreux à nous être inscrits pour cette toute première sortie quasi printanière, malgré quelques défections d’ordre médical de dernière minute, nous serons plus de 20 participants, souhaitons à ceux empêchés d’être parmi nous, un prompt rétablissement.

Trois groupes étaient prévus, mais du fait des aléas de dernière minute, nous n’en formerons que deux : Claude en conduira un, Michel l’autre.

Michel et Claude, dispensent quelques conseils pratiques, d’habitudes et de bonne conduite aux nouveaux venus, un des plus importants comme nous le savons tous étant de toujours s’assurer que la moto derrière est visible dans le rétro, message reçu 5 sur 5 ( pour eux tout au moins … ) mais nous en reparlerons.

Nous voilà partis gaiement à la découverte de cette balade prometteuse si l’on en juge à son intitulé : «  Sainte Agnès aux mille virages », assertion dûment vérifiée, mais il conviendrait peut-être d’ajouter « et quelques demi-tours » de cela aussi nous reparlerons.

Et oui car répétons-le il s’agit de la première sortie de l’année et les réglages et autres automatismes se sont un peu délités pendant le temps des vacances, disons que dans toute forme de rodage il peut y avoir quelques petites imperfections à corriger, mais soyons certains que tout rentrera rapidement dans l’ordre, comme il est de mise aux MDV.

La première partie s’effectue sur autoroute, c’est ennuyeux et monotone, mais nécessaire si nous voulons profiter des plaisirs à venir de l’arrière-pays Mentonnais.

Pause-café à Aspremont que nous atteignons "asprès" un avant-goût de ce que seront les quelques 900 autres virages restants ….

Le groupe deux se fait un peu attendre et finit par arriver, victime des fameux réglages évoqués plus haut, il faut dire que nous sommes plusieurs à utiliser de nouveaux GPS et chacun sait que ces merveilleux engins nécessitent, patiente, habitude, vigilance et parfois méfiance, bref, il y aura, vous l’aurez compris mésentente entre l’homme et la machine et l’indication de sortie mal comprise donnera lieu à un demi-tour un peu plus loin ( le premier ) ...

La pause-café terminée, nous nous apprêtons à reprendre le guidon, quand tout à coup Igor constate que justement le sien de guidon, présente un aspect inhabituel et s’approchant plus près de sa moto, remarque que sa poignée d’embrayage est cassée nette à la naissance du mécanisme d’articulation, le constat est sans appel, impossible de réparer, il faut se résoudre à laisser la moto sur place, un sympathique villageois se propose de la remiser sous son abri et c’est en passager sur la selle de Fabien qu' Igor devra continuer la balade, nouvel avatar .

Nouvel avatar ? Et bien en voici un autre ! Peu après, entre Tourette Levens et Contes quand dans un rond-point une voiture s’intercale dans le groupe, voilà que la moto, la fameuse moto qui doit toujours être dans le rétro y compris dans le mien, n’y est plus !!! Arrêt et attente, mais bien vite, force est de constater qu’il s’est passé quelque chose et point n’est besoin de se poser trop de questions, trois motos dans le rond-point sont allées à droite et quatre à gauche, comme qui dirait la fatalité du destin … aie, aie, on ne le répètera jamais assez qu’il faut toujours avoir un œil dans le rétro. Demi-tour et un de plus … alors commence l’attente et le frêle espoir que les collègues eux aussi feront demi-tour vers ce rond-point imbécile où je les attends. Hélas espoir vite déçu, personne ne revient, c’est donc à trois motos que nous continuons notre route vers Sainte Agnès, avec un peu d’inquiétude pour nos infortunés camarades.

Cette portion du trajet est sublime : route en balcon, lacets et virages se succèdent, le panorama est magnifique et ces petites routes de montagne bien que difficiles sont un régal, plaisir un peu gâché cependant par l’absence d’une partie du groupe.

Sainte Agnès est en vue là-bas de l’autre côté de la vallée, perché tout en haut de la montagne, image superbe de ce qu’est l’arrière-pays méditerranéen !

Il fait un temps splendide, nous sommes en période de vacances scolaires et la foule est là qui se presse à la découverte de ce si beau village, les parkings sont bondés et même pour garer une moto ce n’est pas facile, nous y parvenons tout de même et quelques minutes plus tard nous avons le plaisir d’entendre le bruit des motos de nos amis « égarés », ouf ! Soulagement tout rentre dans l’ordre, aucun mouvement d’humeur n’est manifesté, chacun est bien content sous la conduite d’Alain d’arriver et de retrouver le groupe au complet, c’est aussi ça l’esprit motard.

Nous prenons place dans le restaurant « Le Saint Yves » qui à l’instar des parkings est plein comme un œuf ! Impressionnant le nombre de convives, une ruche ! L’endroit est très agréable, bien sûr un peu bruyant, mais le bruit de nos propres anecdotes aura tôt fait de nous faire oublier le brouhaha des autres clients.

Le menu fut des plus riches et il sera nécessaire d’en atténuer les vertus soporifiques par une petite promenade digestive, avant de reprendre la moto.

Petite promenade d’ailleurs pas si facile, car le village est bien pentu! et pour se rendre jusqu’au donjon de l’ancien château-fort, il ne faut pas ménager ses efforts d’autant que notre harnachement motard se prête mal à l’exercice.

Mais alors, arrivés en haut, quel point de vue ! Le spectacle méritait bien l’effort ! Menton est à nos pieds, la mer devant, les montagnes derrière, l’Italie à côté, somptueux, une preuve suffisante de notre bonheur ! Et la visite du site médiéval ne manque pas d’intérêt non plus.

Il faut songer à repartir et nous décider hélas à quitter un si bel endroit, la route du retour est un peu longue inutile de trop musarder.

Ainsi Les deux groupes sont reformés et nous entamons la descente vers Menton, où nous reprendrons l’Autoroute ensemble si tout va bien …

Si tout va bien ? Et oui car une fois encore nous serons certains parmi nous, mais pas les mêmes, trahis par la modernité, je veux parler du fameux GPS qui à l’entrée de Menton nous indique une direction qui sans doute n’était pas la bonne, résultat, jardinage dans Menton et comble, nous tombons en pleine fête du citron, des cars, partout des cars, encore des cars, les rues sont encombrées de monde, du moins celles, peu nombreuses qui sont encore ouvertes à la circulation, tout ça fait que nous nous sommes détournés et roulons à l’opposé, vers l’Italie, pour aller chercher une improbable entrée d’autoroute, et pendant ce temps le GPS s’affole ! Quand ça veut pas, ça veut pas …!

Cette séquence de navigation nous fera perdre un peu de temps et de ce fait nous ne pourrons pas nous retrouver avec l’autre groupe qui aura eu plus de chance quant au choix de l’arrivée sur Menton.

La séparation amicale et habituelle autour du verre de l’au revoir n’aura donc pas lieu, mais là n’est pas le plus important, puisque au-delà des petites anecdotes inhérentes à ce genre de sortie, chacun aura pu apprécier les charmes de cette région où nous n’étions plus allés depuis longtemps et surtout partager des moments de convivialité si particuliers au monde de la moto, oui vraiment voyager à moto est bien un retour vers l’essentiel .

Merci à nos guides officiels et officieux … merci à Claude pour cette très belle sortie et merci à tous pour votre bonne humeur.

Merci aussi aux GPS à qui le narrateur doit tant.

JY Raconteur motodidacte .

retour : Sainte Agnès