édito : le massif du Tanneron
Pour cette première sortie de l’année, la météo tiendra dans notre conversation une place centrale. Nous ne sommes qu’en février, c’est bien encore l’hiver et nous sortons d’une longue, trop longue période de fortes intempéries à tel point que cette sortie aurait dû avoir lieu le dimanche précédent, mais la météo décidément boudeuse à notre égard nous impose ses choix.
Mais qu’importe le temps est passé, alors le temps est venu, profitons donc de cette embellie et ayons la nostalgie du futur!
Nous sommes 11 participants pour 10 motos qui entendent bien mettre à profit cette journée dont le clou est la traversée du célèbre massif floral : Le Tanneron capitale du mimosa.
La parité n’est pas tout à fait respectée puisque nous ne comptons que 2 dames dans nos rangs, mais là plus qu’ailleurs, la quantité n’a que bien peu de valeur face à la qualité.
Les premiers mimosas nous apparaissent à Saint Aygulf, pas encore à maturité, tandis qu’à Tanneron ce sera l’inverse. La traversée de Saint Aygulf a ceci de remarquable qu’elle nous donne à voir tout à la fois, la mer toute calme et si proche et dans le lointain les montagnes enneigées du Mercantour, somptueux !
A cette heure de la matinée, le ciel semble vouloir reprendre sa couleur azuréenne et la luminosité est la promesse probable d’une belle journée.
Arrêt contemplatif non loin d’Agay pour admirer le spectacle exceptionnel des roches ocres de l’Estérel, le matin ou le soir quand le soleil prête son concours, cet endroit comble tous ceux, nombreux, qui ne se lassent pas de l’émerveillement devant les beautés que nous offre la nature.
Continuation de notre pérégrination par le bord de mer, les cyclistes comme les motards enfin peuvent sortir de leur léthargie hivernale et si ce n’est pas encore l’affluence printanière, c’est à n’en pas douter le signal d’un départ vers des escapades dominicales tant attendues.
Attention tout de même, il convient de tempérer les ardeurs, prudence et vigilance sont de mise car la route est gorgée d’humidité et il faudra attendre quasiment le milieu de la journée pour oser la prise d’angle.
Arrêt café à La Napoule et miracle nous avons basculé dans une bienheureuse douceur, le café se prendra en terrasse, face au soleil et il s’en fallut de presque rien que nous eussions trop chaud, il n’y a rien d’autre à faire que de goûter, savourer et sentir ( les fleurs ici attestent franchement du climat méditerranéen ).
La montée vers Tanneron est un peu délicate du fait de son exposition et dans les parties ombragées, l’eau coule de toutes parts sur la route, ce devrait être un spectacle inhabituel dans le sud, pourtant depuis plusieurs années le sud comme les autres régions n’est pas épargné par l’humidité et j’ai bien peur qu’il nous faille nous habituer à ce qu'il est convenu d’appeler le fameux changement climatique.
Nous voilà au cœur du massif vert et jaune, hélas sur ce versant le jaune est un peu passé, là encore la pluie n’y est pas étrangère, le mimosa n’est pas au mieux de sa splendeur, mais la magie opère tout de même, rouler sur les crêtes et contempler surplombant le massif cette immensité végétale toute verte et presque toute jaune est un privilège qu’il faut savoir apprécier.
Le Tanneron outre son mimosa évoque toujours pour moi ce drame épouvantable advenu à Martin Gray, cet homme au destin exceptionnel et écrivain remarquable qui vit périr toute sa famille dans les flammes lors du terrible incendie qui ravagea le massif il y a quelques décennies (1970).
Passage au village, où comme d’habitude les marcheurs et les touristes y sont nombreux, puis descente vers Saint Cassien, de ce côté aussi la route est bien humide, l’exposition ne permet pas au soleil d’assécher rapidement les ruissellements innombrables. Les lacets néanmoins pour tous s’enchaînent sans incident et c’est ainsi que nous arrivons à notre restaurant non loin du lac : « Les Esclapières »
Nous n’aurons qu’à nous louer de la qualité de la cuisine et de la rapidité du service, mais preuve que rien, jamais n’est parfait nous aurons à déplorer que l’on ne nous servit pas d’œufs mimosa, peut-être la saison est-elle trop avancée ?
Après ce moment de convivialité et le partage de ce néanmoins excellent repas, nous reprenons notre route, direction de nouveau Tanneron, mais cette fois au versant bien exposé et nous pouvons maintenant mieux apprécier la munificence du mimosa au mieux de sa floraison.
Direction Fréjus et retour par Saint Jean de Cannes, Les Adrets et ses virages bien connus des motards de l’est varois, enfin dislocation à la chapelle Cocteau à la Tour de Mare.
Voilà une excellente journée et une première sortie qui s’achève, comme d’habitude marquée par la bonne humeur et le plaisir de rouler ensemble sur de si belles routes.
Merci à Claude et Michel guides et initiateurs de cette balade dont on ne peut moins dire qu’elle fut une réussite.
Jean-Yves raconteur motodidacte.