édito Les Mées - Ganagobie

 Pour cette deuxième sortie de l’année, c’est en haute Provence qu’il nous est proposé d’aller randonner.

Nous nous rendrons donc sur les pas de Giono écrivain régionaliste bien connu et icône des hauts plateaux provençaux, voilà qui augure bien d’une agréable sortie.

L’évocation des écrits du poète fleure bon la Provence : la lavande, le bleu du ciel et la chaleur du soleil, les collines et les garrigues qui sentent bon le thym, bref tout semble propice à un régal des sens, pourquoi s’en priver à l’avant-veille du printemps ? D’autant que les organisateurs sont confirmés dans leur choix de maintenir cette sortie par les prévisionnistes (dont il faut parfois se méfier) qui avaient annoncé une éclipse du soleil pour le vendredi précédent, suggérant en creux que l’éclipse passée, ce serait bien entendu le retour de l’astre solaire, tout cela se tient au fond.

Hélas pour nous, il y a eu comme qui dirait un bug dans la mécanique météo-prévisionniste , car l’éclipse a bien eu lieu mais deux jours plus tard !

Seule consolation pour nous devant cette bévue des scientifiques et contrairement à la plupart des curieux avides d’observer l’éclipse qui s’est dérobée au regard du plus grand nombre, nous aurons tout au long de cette journée le privilège de constater qu’il s’agit bien en différé d’une éclipse totale et durable du soleil. Voilà qui à n’en pas douter laissera dans nos mémoires un souvenir pour le moins rafraîchissant…

Dix motos et seize motards sont présents au départ (à l’arrivée aussi), plus Anne et Patrick qui ont fait le choix de nous suivre en voiture. Coup de chapeau spécial à nos amis lointains (par la distance) :     Jean-Claude, Cathy, Louis et Patrick qui malgré le temps un poil hésitant …. nous ont rejoint.

L’humeur malgré les conditions un peu fraîches, est plutôt bonne, je dis bonne pour éviter de dire chaleureuse.

Arrêt café à Cotignac que l’on dégustera bien entendu …. en terrasse, puis ce sera la traversée du plateau de Valensole, nous empruntons de très belles petites routes du haut var, rendues glissantes par la pluie et en certains endroits par le gras de la route, chacun est attentif à la conduite et c’est sans problème que nous arrivons au célèbre village de Lurs perché au sommet de sa montagne, celle-ci n'étant pas homophone de sa voisine de Lure.

Le repas est un peu long, mais ne fallait-il pas savoir patienter pour être gratifié du sourire lumineux de la patronne.

Petite promenade digestive qui nous permet de faire le tour du village et d'admirer les vestiges et la restauration de belles demeures, ce fut apparemment un haut (si j’ose dire) lieu de pèlerinage si l’on en juge au nombre des chapelles et évocations du passé religieux de ce site.

Il faut aussi mentionner, même si aujourd’hui les conditions ne sont pas optimales le très beau point de vue qu’offre le belvédère sur la vallée et la magnifique oliveraie.

Nous reprenons les motos toutes maculées de boue, chacun aura malgré tout réussi à identifier la sienne, direction Ganagobie et le célèbre monastère bénédictin, merveille de beauté et de sobriété.

Comme à chaque fois quand il est question d’une visite dans ce genre d’endroit, on est frappé par le site toujours retiré et toujours implanté dans un lieu d’exception, les moines avaient décidément une perception particulière pour le choix de la solitude et de l’harmonie. Car ici comme dans beaucoup d’autres lieux  monastiques, ce qui frappe c’est justement l’harmonie, le calme, la solitude et la sérénité devant la nature transformée par l’homme pour lui rendre gloire.

Nous nous dirigeons maintenant vers les Mées, site géologique remarquable et qui vaut bien une photo souvenir. La légende raconte que ce sont des moines pétrifiés pour les protéger du péché.

C’est maintenant l’heure du départ et les conditions météo n’incitent décidément pas à la flânerie, par conséquent nous décidons de rouler sans nous attarder et de nous retrouver à Aups pour la dislocation et le au revoir.

Merci aux organisateurs pour cette sortie qui au départ ne cumulait pas tous les atouts nécessaires à sa réussite, mais qui néanmoins nous aura permis de passer une agréable journée de convivialité motarde et c’est bien là l’essentiel.

Jean-Yves raconteur motodidacte .

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